Reçue par Michel Barnier le 26 septembre dernier à Matignon, la CPME a depuis réaffirmé ses positions, soulignant l’urgence d’adopter une stratégie visant à soutenir l’économie tout en réduisant le déficit public. Cependant, elle insiste sur le fait que ces efforts ne doivent pas se traduire par une hausse de la fiscalité ni une augmentation du coût du travail, deux éléments cruciaux pour les TPE-PME.
Le 1er octobre, la CPME a suivi avec une attention particulière le discours de politique générale du nouveau Premier ministre. François Asselin, président de la CPME, a réagi pour exprimer les attentes des PME et analyser les principales annonces du gouvernement.
L’intervention de François Asselin après le discours du Premier ministre
La dette publique
Le Premier ministre a mis en avant l’ampleur de la dette (3002 milliards d’euros) et a souligné la nécessité de la réduire en maîtrisant les dépenses publiques. François Asselin salue cette volonté, mais reste vigilant quant aux moyens qui seront déployés pour y parvenir. Il s’interroge sur les coupes budgétaires et leurs implications pour les entreprises.
Fiscalité
La CPME est préoccupée par la notion de fiscalité ciblant les grandes entreprises et les gros contribuables. Asselin a exprimé des réserves sur la définition de ces termes et s’interroge sur les seuils qui détermineront quand une entreprise sera considérée comme “grande” ou un contribuable comme “gros”. Il appelle à protéger les PME d’une fiscalité accrue.
Apprentissage
Asselin a également souligné l’importance de l’apprentissage pour les PME, qui représentent 70 % des entreprises concernées par ce dispositif. Il a appelé à éviter les “effets d’aubaine” et à maintenir, voire à renforcer, les politiques d’apprentissage pour favoriser l’emploi des jeunes.
Charges sociales
Le Premier ministre a proposé un réajustement des allégements de charges, avec une éventuelle augmentation des charges sur les bas salaires et une diminution pour les salaires plus élevés. François Asselin a exprimé de vives inquiétudes sur ce point, rappelant que cela pourrait entraîner une augmentation du coût du travail, ce qui affaiblirait la compétitivité des entreprises, notamment dans les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre, comme les services à la personne, la propreté et la sécurité.
Emploi des seniors et assurance chômage
La CPME est prête à participer aux négociations sur ces sujets, mais François Asselin a averti que les marges de manœuvre financières sont limitées en raison du poids de la dette. Cependant, des leviers pourraient être activés, notamment en matière d’usure professionnelle.
Simplification administrative
La CPME a toujours plaidé pour une réduction de l’inflation normative. François Asselin a renouvelé son appel à la mise en place d’un “test PME” pour simplifier les réglementations et alléger la charge administrative qui pèse sur les entreprises. Il a également évoqué la nécessité de revoir les transpositions de directives européennes pour qu’elles soient adaptées aux réalités des entreprises françaises.
Logement
Asselin a abordé les questions liées au logement, notamment les diagnostics de performance énergétique (DPE). Il a plaidé pour une révision des mesures coercitives associées aux DPE, qui empêchent les propriétaires de louer des logements classés “G”. Il a également appelé à simplifier les normes dans le secteur du bâtiment pour encourager la construction de nouveaux logements et la rénovation énergétique.
Outre-mer
François Asselin a rappelé l’importance de soutenir les territoires d’Outre-mer, notamment la Nouvelle-Calédonie, où les situations économique et sociale sont particulièrement complexes. La CPME restera vigilante quant aux décisions prises pour ces régions.
Dans un contexte de dette publique élevée et de réforme économique, la CPME met en garde contre les mesures qui pourraient alourdir la fiscalité et le coût du travail, tout en proposant des solutions pragmatiques pour stimuler l’économie sans affecter la compétitivité des entreprises.